26 novembre 2012

Mon Hollywood ou La Dernière Séance de Monsieur Tout-le-Monde

Mon Hollywood n'est pas la suite du Le nouvel Hollywood et de Sexe, mensonges et Hollywood. Sous une couverture similaire, et mensongère, se cache un recueil de textes écrits bien avant par Peter Biskind, certains datant du début des années '70. L'éditeur français rallonge la sauce et je me suis fait avoir.

J'ai quand même accroché au début. Parce qu'il y a 20 ans, c'était exactement le genre de texte que j'étais prêt à écrire. Décrypter les films en oppositions bien marquées: blanc/noir, contestataire/conservateur, scientifique/religieux, sexué/abstinent, avec tout le vocabulaire ronflant qui allait avec; prendre parti, bien sûr, avec ce qu'il faut de colère et de mauvaise foi.

Mais plus j'avançais, plus je découvrais que... ça ne m'intéressait plus du tout.

Oh bien sûr, il y avait le manque de pratique (j'ai quitté la critique il y a 5 ans), mais pas seulement. Tout cela m'a semblé vain. Si vain. Ce désir impossible de vouloir que tout film contienne en lui forcément une vision complète du monde. Cette obligation d'intellectualiser à tout prix... Ralalalala.

J'ai découvert avec le temps que cette approche de critique systématique attaquait injustement la créativité des autres et surtout avait étouffé la mienne.

En me débarrassant de Mon Hollywood chez Pêle-Mêle, je n'ai pas seulement fait de la place dans ma bibliothèque, j'ai jeté mes chaines pour de bon .

21 novembre 2012

Reblog: Divinité de la moule

En important mon ancien blog, je suis tombé sur ce texte d'août 2006. Vous comprendrez aisément pourquoi il fallait le rebloguer immédiatement. Une perle pareille, ça se garde.

On m'a toujours dit que la moule venait de Zélande. Pas depuis l'origine du monde. Elle aura fait un grand voyage dans l'océan depuis l'Amérique Centrale. Selon les Mayas, la moule porte la terre naissante sur le dos du crocodile monstrueux émergeant des eaux cosmiques. Pire. Elle se retrouve associée aux divinités chtoniennes et notamment au Jaguar, grand dieu de l'intérieur de la terre, qui, comme le crocodile, la porte sur son dos.

C'est ainsi qu'on découvre que les pêcheurs de Zélande ont une vie bien dangereuse. Contrairement à ce que l'on pense, ils ne vont pas à la pêche mais en safari. Ils délaissent leurs cuissardes et leurs seaux en zinc pour le fusil à lunette et le casque colonial: il faut d'abord mater le grand fauve.

Selon une encyclopédie moderne, la capitale de la moule est Charron situé à 25km de La Rochelle. C'est une supposition. D'autres la situent à Hal à 23 km de Bruxelles pile si Bibendum est exact. C'est à 't Kriekske qu'on mange les meilleures moules de l'univers.

La nature de la moule est incertaine. Certains l'élèvent, d'autres la cultivent. Si bien qu'on ne sait plus si c'est une plante ou une bête. Elle se vend au litre, comme de la bière, mais ne se boit clairement pas (essayez, vous serez surpris). Elle cache ses gonades dans une bosse de Polichinelle. C'est un être facétieux.

Fatiguée par son voyage primordial à dos de crocodile, la moule a décidé de se fixer définitivement, laissant l'océan lui jeter sa nourriture à la figure. Contrairement à la coquille saint-jacques, elle n'a pas d'yeux, et ne peux distinguer le nectar du tout-venant. Elle en devient obèse et neurasthénique.

Comme l'huitre et Aurore, ses lointaines cousines, elle fabrique des perles. A Borneo, on en rempli la bouche des morts. En Inde, elles soignent les hémorragies, la jaunisse, la folie, l'empoisonnement, la phtisie. Elles ressemblent à l'homme sphérique de Platon, subliment les instinct, spiritualisent la matière et transfigurent les éléments. Les moules sont en fait les messagères des dieux.

Souvenez vous-en lors de votre prochain moule-frites. Dans le reflet du bouillon au céleri, entre les rondelles d'oignon et dans les senteurs d'ail et de marée, vous communiquez avec le Tout-Puissant.
Méditez bien cela.

Et qu'Odin Maudisse les crabes.


17 novembre 2012

Wolf189 (NSFW)

Wolf189 explore la frontière entre la mode et l'érotisme. Son tumblr est un plaisir à suivre. Il publie principalement des photos à la qualité constante. Ses vidéos sont plus aléatoires, mais de temps en temps, il vise juste, comme ici.

Une chambre d'hôtel, des fleurs, du champagne, une valise de sous-vêtements et un appareil-photo. Tous les ingrédients pour une soirée réussie.



16 novembre 2012

Islande: Golden Circle

Un de mes grands plaisir en voyage est de me sentir écraser par la Nature. L'Islande offre ça à mois de 3 heures d'avion de la Belgique.

Nous avons consacré une journée à faire le petit tour du Golden Circle enchainant 3 des sites les plus importants.

Nous n'avions que 5 jours et pas vraiment le temps de faire plus. Mais un retour en Islande se dessine dans ma tête. Un grand tour de l'île en voiture avec les routes à flan de montagne surplombées par des glaciers et dominant l'abysse. J'ai manqué de fjords, de champs de lave, de neige et de chutes d'eau millénaire. Un jour, j'emprunterai un chemin précédé d'un panneau: "êtes-vous sûr que quelqu'un sait que vous empruntez cette route?"

Gullfoss, la plus belle cascade du monde

contre-champ de Gullfoss, la plus belle cascade du monde

Thingvellir, là où les plaques américaine et européenne se séparent

le geyser Strokkur turbine pour les touristes





2 novembre 2012

La Maison d'Ailleurs


A la recherche d'activités originale à faire en Suisse, je me suis laissé tenter par la Maison d'Ailleurs, chaudement recommandée par des amis écrivains de fantasy et de science-fiction. Au risque de choquer ses suporters, et bien que j'ai visité le musée en très bonne compagnie, j'ai été un peu déçu.

L'expo permanente, la salle Jules Vernes, est une superbe bibliothèque aux livres enfermés derrière des grilles. On vante la connaissance, pour mieux la rendre inaccessible. Je n'ai pas compris.

de magnifiques livres en cages

L'expo temporaire, Play Time, consacrée à la culture du jeu vidéo, est à ce point intellectualisée qu'elle perd son aspect ludique. Ce qui ne m'a pas empêché de faire quelques fois l'andouille.

je suiiiiis le maîîître du moooooonde

je vous présente mon avatar électronique (mal décongelé)

Cela dit, j'en ai ramené deux cartes postales rigolotes qui résument assez bien ma vision de la science-fiction: même si on parle de science, de société et de philosophie, ce n'est pas une raison pour laisser l'humour de côté. Il est dommage que le musée se prenne beaucoup trop au sérieux.




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